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Il en rêvait, Netflix le lui a offert sur un plateau : Mike Flanagan (Hush, Ouija : Les Origines) s'apprête à réaliser pour la firme américaine l'adaptation du roman Jessie (aka Gerald's Game) écrit par Stephen King. « Après le succès de Hush, Netlifx m'a dit : “Ça nous intéresse vraiment et vous pouvez le tourner comme bon vous semble” », explique le cinéaste. « Ce coup-ci, on n'aura pas la pression du public des projections tests qui tentent de définir à qui le film est destiné, comme c'est le cas pour une distribution en salles. »
Voilà en tout cas un beau défi pour Mike Flanagan, ce dernier devant retranscrire de façon excitante un huis clos psychologique dans lequel une femme se retrouve menottée à son lit lorsque son compagnon décède d'une crise cardiaque en plein ébat sexuel. Ceux qui ont lu le livre se souviennent certainement de l'arrivée d'un chien après que le corps du mari a commencé à être en décomposition. Le chien passera à table sous les yeux de la pauvre femme menottée.
Merci Netflix de laisser libre court à la création cinématographique.
Il ne fallait pas jouer à ce petit jeu, Jessie. Vous voilà enchaînée sur votre lit, le cadavre de Gérald à vos pieds, condamnée à vous enfoncer dans la nuit, la terreur et la folie. Les femmes seules dans le noir sont comme des portes ouvertes… si elles appellent à l’aide, qui sait quelles créatures horribles leur répondront ?
LE ROMAN !
L’histoire commence directement. Dès la première page on fait la connaissance de Jessie menottée au lit pour assouvir le fantasme de son mari Gérald. Jessie est de moins en moins fan de cette pratique et demande donc a son mari d’enlever les menottes. Ce dernier refuse et continue. Jessie se débat et lui donne deux coups de pieds. Ce geste va mettre KO le Gérald pour toujours (réactions en chaîne provoquant une crise cardiaque). Jessie se retrouve donc seule, enchaînée et à moitié nue, dans une maison isolée en pleine campagne du Maine.
Jessie va rester attachée à ce lit pendant la majeure partie du livre. Pendant qu’un chien est en train de se délecter du corps de Gérald, notre héroïne va se replonger dans son enfance avec l’aide de ses voix intérieures.
[Le chien] se penche en avant, levant les yeux pour ne pas perdre Jessie de vue, et saisit entre ses crocs le tronçon de tendon, de graisse et de cartilage qui avait jadis été le biceps droit de Gérald Burlingame. Tout en grognant, il tira violemment dessus.
Le livre se découpe en deux histoires. La première, dans laquelle les voix intérieures et les rêves de Jessie vont nous apprendre ce qu’à endurée l’héroïne durant sa jeunesse et la deuxième où l’on suit Jessie qui tente de survivre et de se libérer de ses menottes.
Les menottes représentent la prison que Jessie s’est construite depuis toute petite pour garder enfermé les souvenirs de l’éclipse de 1963. On comprend également que lorsqu’elle s’est libérée de ses menottes, elle s’est libérée également de l’emprise que ces souvenirs avaient sur elle.
Simple, efficace et traumatisant